samedi 13 mars 2010

Kev - la finale.

J'ai parlé de mon ami Kev, l'an dernier. Le billet s'est terminé par "le roi des mauvaises décisions". Je ne sais pas quoi en penser, aujourd'hui.

Le roi est mort. C'était son choix. Mourir pour que la souffrance finisse enfin... c'est quelque chose que je peux comprendre. Mais pour moi, pas pour les autres. Je suis égoïste. Je ne veux pas comprendre quand il s'agit de mon meilleur ami. J'veux juste rien savoir. J'entends son rire dans ma tête, et ses maudites phrases optimistes et moralisatrices : "quand on veut on peut", "rien n'arrive pour rien", "ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort" FUCK YOU c'était de la bullshit tout ça!!!!! Ce qui ne t'a pas tué t'a affaibli, et ça t'a tué quand même!!!!

Comment accepter que ce gars-là était en détresse? Qu'il voyait la mort comme une délivrance?


Maintenant il ne souffre plus. Le roi des mauvaises décisions. Il fait souffrir les autres à la place. Lui aussi, il est égoïste.

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samedi 31 janvier 2009

L'Ordure aux multiples visages

Cette ordure-là n'est pas humaine. Cette ordure-là est plutôt comme un fantôme qui s'immisce en vous et se manifeste sous toute sorte de formes. Je croyais en avoir fini avec elle. Fini avec la boule d'angoisse qui oppresse sans arrêt ma poitrine... avec la bouffe trop lourde dans mon ventre... avec les médicaments, ces drogues pourries... avec les doigts dans la gorge après chaque repas... avec les idées noires et accaparantes... avec.... la destruction.

Eh bien j'avais mal cru. Elle est revenue, la salope.

samedi 29 novembre 2008

Bye bye baby

Il y a une mappemonde au plafond. Je ne le sais pas encore, mais plus tard, c'est le seul souvenir que j'aurai de cette journée.

En ce moment, j'ai un masque sur le visage et je respire un gaz qui, me dit l'infirmière, devrait me faire rire.

Mais elle a eu tort. Je pleure, je pleure et je ne peux plus m'arrêter de pleurer.

On l'appelle le gaz hilarant et je n'ai jamais moins ri de toute ma vie.

Mais il y a une mappemonde au plafond et on m'a droguée; malgré mon visage mouillé je me sens bien.

« Je suis allée en Espagne », dis-je alors d'une voix molle.

Je suis complètement défoncée.

« Ah oui? », me répond l'infirmière, l'air - c'est drôle! - de ne pas s'en foutre complètement.

« Oui, et en Colombie, et aux Etats-Unis, et aux Bahamas aussi.»

« Wow! Tu en as bien de la chance! »

Oui.... j'en ai bien de la chance....

Plus tard, quand je repenserai à cette journée, je me souviendrai de cette conversation, de la voix de l'infirmière, de la satanée mappemonde, mais pas une image ni une seule sensation reliée au docteur et à ce qu'il est en train de faire. De défaire, plutôt. Bref.

« Je vais t'accompagner à la salle de repos. Tu as bien fait ça, ma belle. C'est terminé maintenant. »

Elle me parle comme à une petite fille.

Je suis une petite fille.

C'est terminé.


Tout près, il y a une pièce douillette, pleine de petits lits. Mon infirmière me laisse à une jeune préposée qui m'accueille d'un doux sourire : « Je peux aller chercher votre copain dans la salle d'attente, si vous voulez mademoiselle? »

Silence.

Copain? mais, madame, je n'ai pas de copain; ne comprenez-vous pas que je ne serais pas seule ici s'il n'était pas en train de fourrer sa collègue de travail, mon copain? Je n'ai pas de copain.

La dame comprend aussitôt sa bourde et m'offre un thé et des biscuits. Comme si j'étais à l'hôtel et non dans une clinique d'avortement.

Je refuse et je m'endors le ventre vide. Complètement vide.
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mercredi 26 novembre 2008

Un genre de babyboom

Depuis plusieurs mois, les filles enceintes se multiplient comme des fourmis en rut. Yen a partout. Partout! 5 de mes amies sont enceintes (ce matin, encore une! Félicitations miss!) et 4 autres ont un bébé. On parle ici de filles entre 18 et 21 ans.

Mais qu'est-ce qui se passe?

Peut-être que je devrais arrêter d'être égoïste et penser à autre chose que ma misérable vie, mais bon, tant pis, ça m'écoeure.

Parce que peut-être que si le "papa" n'avait pas été un gros mollusque (stupide et dégoûtant), oui, peut-être que j'aurais aimé ça la vivre ma grossesse moi aussi.

Peut-être que je suis tannée de me faire remettre dans face tous les jours le pathétisme de ma vie.


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lundi 24 novembre 2008

Si ma vie est une blague, pourquoi je ne ris pas?

C'est que, ces temps-ci, je suis victime d'une succession de mauvais hasards.

Samedi
après un souper et une sheesha bien relax, on décide sur le pif d'aller danser. Je vous présente rapidement le tableau: cinq filles et le chum de l'une, tous évachés au café Hookah dans des jeans et des t-shirts informes. On ne devait pas sortir ce soir-là. Se ramasser dans un bar fût un hasard ; Dans ce bar, ce fût plutôt une grosse blague. Aucun des six n'y avait déjà mis les pieds; les chances qu'on finisse la soirée là-bas étaient donc terriblement minimes.

On arrive là assez tôt, ladies night, cover et alcool gratis jusqu'à 11h - on avait donc le temps de se saouler avant la fin de la game et l'arrivée des pitounes de bar. Ce qui fait qu'à 11h j'étais debout sur une table en criant à tue-tête, puis j'entends ceci de la bouche de mon amie qui a d'un coup cessé de rire : "Ton ex est là"

Mon ex est là.

Il arrive et je suis juchée sur la première table devant l'entrée, une bière dans chaque main. Il est debout à deux mètres de moi, figé, et entouré de ses quinze chums de gars.

L'Ordure.

L'horreur!


Celui-là, c'est l'ordure des ordures, le déchet juteux qui traîne dans le fond de poubelle, la pourriture.

Je suis descendue de la table, mortifiée.


Le point positif, c'est que mes amies m'ont saoulée la gueule pour me réconforter. Ça m'a rien coûté cette soirée, mais le négatif, c'est que j'ai eu ce broyeur de coeur dans face jusqu'à 2h du matin. J'ai même pas la force de revenir sur ce qui s'est passé entre lui et moi, c'est trop long, trop douloureux, trop laid; mais c'était de la merde, de la vraie merde, et ça va nécessairement me suivre toute ma vie.

Encore aujourd'hui je trouve ça foutrement ironique qu'on fasse tout pour s'éviter et qu'on se ramasse à la même place, un soir où je n'étais pas supposée être là, là où je n'avais jamais été, là où il a décidé d'aller avec ses chums; alors que ce n'est même pas leur genre d'endroit!

Dur d'éviter quelqu'un à l'intérieur d'une superficie étroite, on s'appliquait juste à ne pas se regarder. J'ai fini par remonter sur la table et à m'amuser avec mes amis, il a presque pas gâché ma soirée. Quand je suis sortie fumer, il a traversé la rue. Mes amis croient qu'il a honte de ce qu'il a fait, moi je ne sais pas si les déchets peuvent avoir ce genre d'émotion. Mais à sa place je voudrais disparaître; je crois même pas que je pourrais me regarder dans le miroir sans avoir envie de vomir.

J'ai rien de cohérent à dire là-dessus, vraiment... sauf peut-être, que j'arrive juste pas à croire que j'ai tellement fait confiance à ce gars-là, que je me sentais bien quand j'étais avec lui, que.... que j'ai failli sacrifier ma vie, pis que ça finisse aussi mal.

L'ordure.

L'ordure qui n'était, au départ, qu'une éponge pour essuyer les dégâts de l'ordure précédente. C'est maintenant, juste maintenant, que je me rends compte que je l'ai aimé pareil, ce maudit-là, je l'ai vraiment aimé, même si c'était le mec le moins romantique de la terre, même si ses chums passaient loiiiinnnn devant moi, même si il m'a jamais acheté de cadeau à Noël ni à ma fête, même si mes parents l'aimaient pas, moi, je l'aimais.

Je ne sais pas s'il se rend compte de ce qu'il a fait. De la gravité de la situation.

Ordure, si tu as des sentiments, ben j'espère que t'as honte, et que t'auras honte jusqu'à la fin de tes jours!


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vendredi 21 novembre 2008

Un genre de déprime

Depuis une coupe de jours, c'est le bof.

Tsé, l'espèce de sensation moche, entre le "jveux péter de quoi" et "jbraille comme un veau". Le bof, le rien. C'est moche, c'est plate. Jveux voir personne, j'ai pas lgoût, ya rien qui me tente.

Ça, là.

Eh bien je suis là-dedans. On dirait que je suis saturée d'émotions. Après tout ce que j'ai vécu, ya plus de place pour une larme ou un sourire. Et j'ai même pas envie de sortir de cet état larvaire, parce que je me dis: à quoi bon? Pour faire quoi?

Si on peut faire confiance à personne au dehors, alors je vais rester tranquille dans mon ptit cocon.


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Kev

N'entre pas dans la catégorie des ordures.

Kev, c'est plutôt ma ptite cacanne recyclable.

Ce gars-là, je l'ai connu j'avais 13 ans, des broches, des boutons, toutte le kitte. Il est venu m'aborder parce qu'il a eu un coup de foudre, alors imaginez sa tête. On s'est rencontrés aux cadets en plus... Je sais pas pour vous, mais juste penser à une telle scène, ça me fait mourir de rire!!

Ben 6 ans plus tard, on se parle encore! Plus de cadets, plus de rien, juste deux faces quelconques et des souvenirs marrants.

Hier il m'a appelée en braillant comme un bébé. Sa blonde - pardon, sa fiancée - l'a laissé.

Mais oui, mais quand t'as 20 ans pis que tu fiances une fille de 15 ans...
L'amour n'a pas d'âge, j'en sais quelque chose, mais quand même. Ils ont commencé à se fréquenter elle avait 14 ans, elle avait jamais rien connu, comment tu peux t'attendre à ce qu'elle veuille se trouver un appart' et se marier?

J'ai jamais été du genre à me mêler des affaires des autres, il fait ce qu'il veut, j'ai pas mon mot à dire sur sa vie.

Mais c'est mon blog et je peux bien avoir mon opinion: Kev, c'est le roi des mauvaises décisions.


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