lundi 24 novembre 2008

Si ma vie est une blague, pourquoi je ne ris pas?

C'est que, ces temps-ci, je suis victime d'une succession de mauvais hasards.

Samedi
après un souper et une sheesha bien relax, on décide sur le pif d'aller danser. Je vous présente rapidement le tableau: cinq filles et le chum de l'une, tous évachés au café Hookah dans des jeans et des t-shirts informes. On ne devait pas sortir ce soir-là. Se ramasser dans un bar fût un hasard ; Dans ce bar, ce fût plutôt une grosse blague. Aucun des six n'y avait déjà mis les pieds; les chances qu'on finisse la soirée là-bas étaient donc terriblement minimes.

On arrive là assez tôt, ladies night, cover et alcool gratis jusqu'à 11h - on avait donc le temps de se saouler avant la fin de la game et l'arrivée des pitounes de bar. Ce qui fait qu'à 11h j'étais debout sur une table en criant à tue-tête, puis j'entends ceci de la bouche de mon amie qui a d'un coup cessé de rire : "Ton ex est là"

Mon ex est là.

Il arrive et je suis juchée sur la première table devant l'entrée, une bière dans chaque main. Il est debout à deux mètres de moi, figé, et entouré de ses quinze chums de gars.

L'Ordure.

L'horreur!


Celui-là, c'est l'ordure des ordures, le déchet juteux qui traîne dans le fond de poubelle, la pourriture.

Je suis descendue de la table, mortifiée.


Le point positif, c'est que mes amies m'ont saoulée la gueule pour me réconforter. Ça m'a rien coûté cette soirée, mais le négatif, c'est que j'ai eu ce broyeur de coeur dans face jusqu'à 2h du matin. J'ai même pas la force de revenir sur ce qui s'est passé entre lui et moi, c'est trop long, trop douloureux, trop laid; mais c'était de la merde, de la vraie merde, et ça va nécessairement me suivre toute ma vie.

Encore aujourd'hui je trouve ça foutrement ironique qu'on fasse tout pour s'éviter et qu'on se ramasse à la même place, un soir où je n'étais pas supposée être là, là où je n'avais jamais été, là où il a décidé d'aller avec ses chums; alors que ce n'est même pas leur genre d'endroit!

Dur d'éviter quelqu'un à l'intérieur d'une superficie étroite, on s'appliquait juste à ne pas se regarder. J'ai fini par remonter sur la table et à m'amuser avec mes amis, il a presque pas gâché ma soirée. Quand je suis sortie fumer, il a traversé la rue. Mes amis croient qu'il a honte de ce qu'il a fait, moi je ne sais pas si les déchets peuvent avoir ce genre d'émotion. Mais à sa place je voudrais disparaître; je crois même pas que je pourrais me regarder dans le miroir sans avoir envie de vomir.

J'ai rien de cohérent à dire là-dessus, vraiment... sauf peut-être, que j'arrive juste pas à croire que j'ai tellement fait confiance à ce gars-là, que je me sentais bien quand j'étais avec lui, que.... que j'ai failli sacrifier ma vie, pis que ça finisse aussi mal.

L'ordure.

L'ordure qui n'était, au départ, qu'une éponge pour essuyer les dégâts de l'ordure précédente. C'est maintenant, juste maintenant, que je me rends compte que je l'ai aimé pareil, ce maudit-là, je l'ai vraiment aimé, même si c'était le mec le moins romantique de la terre, même si ses chums passaient loiiiinnnn devant moi, même si il m'a jamais acheté de cadeau à Noël ni à ma fête, même si mes parents l'aimaient pas, moi, je l'aimais.

Je ne sais pas s'il se rend compte de ce qu'il a fait. De la gravité de la situation.

Ordure, si tu as des sentiments, ben j'espère que t'as honte, et que t'auras honte jusqu'à la fin de tes jours!


---

Aucun commentaire: